Avec Piaffe, la réalisatrice Ann Oren livre une proposition expérimentale déroutante qui finit par partir dans un délire sans queue ni tête.
Eva, une jeune femme introvertie qui travaille comme bruiteuse, rencontre des difficultés pour créer les sons d’un film publicitaire mettant en vedette un cheval. Alors qu’une queue de cheval commence à pousser sur son corps, elle développe une relation de soumission avec un botaniste.
Piaffe est un ovni parmi les ovnis, un film de genre qui ne ressemble pas aux autres et qui marque par son esthétique particulière. Le travail sur le cadre, le grain ou les couleurs donnent un côté rétro qui en fait déjà un film différent.
La lenteur du long-métrage ne lui ferait pas défaut si l'histoire suivait. En effet, le concept en soi est intéressant mais il avait déjà fait l'objet d'un court métrage, Passage (2020). Dans ce film de 13 minutes, le rôle principal est tenu par Simon(e) Jaikiriuma Paetau, l'artiste qui incarne Zara dans le long métrage et il est déjà la question de l'abolissement des frontières des genres. On pouvait donc se demander ce qu'il y avait à dire en plus en faisant une œuvre d'une heure trente.
Hormis être redondant, rien ne justifie le choix d'un format long. Les scènes s'enchaînent et se répètent sans se renouveler et le spectateur ne peut jamais s'attacher aux personnages car rien n'est fait pour donner envie de les apprécier ou tout du moins de se soucier de ce qui leur arrive.
Sé déroule alors pendant plus d'une heure une succession de scènes fétichistes sans intérêt et ennuyeuses. D'ailleurs, Piaffe tend plus vers l'érotisme que le fantastique avec un plan final dont on aimerait pouvoir chasser l'imager.
Piaffe a seulement le mérite de donner un aperçu du travail de bruiteur, métier de l'ombre pourtant essentiel dans l'audiovisuel. Cependant, son intrigue équine finit par enquiquiner et lasser.
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