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Mission: Impossible - The Final Reckoning [CRITIQUE]

  • Photo du rédacteur: La Cinéphile
    La Cinéphile
  • il y a 3 jours
  • 6 min de lecture

Deux ans après Mission: Impossible - Dead Reckoning, Tom Cruise renfile le costume du célèbre agent Ethan Hunt pour une supposée dernière mission et pas des moindres : sauver le monde de l'apocalypse. Alors, réussite ou échec pour ce soi-disant ultime tour de piste ?

affiche teaser du film Mission Impossible The Final Reckoning sur laquelle on voit Tom Cruise en gros plan, le visage marqué par des cicatrices







Nos vies sont la somme de nos choix.


Tom Cruise est Ethan Hunt dans Mission: Impossible – The Final Reckoning











Conclure une saga qui fêtera ses 30 ans l'année prochaine est un sacré défi, d'autant plus lorsqu'elle s'est imposée comme une référence en matière de film d'action. C'est pourtant bien cela que promettent le réalisateur et scénariste Christopher McQuarrie et Tom Cruise avec Mission: Impossible - The Final Reckoning et il est vrai que le ton est donné dès le départ avec une séquence d'ouverture consistant en un montage des scènes les plus emblématiques de la saga. Cependant, cette sorte de récapitulatif nostalgique - au moins il n'y a pas besoin de revoir les précédents opus avant de découvrir celui-ci - déçoit du fait que la saga a habitué les spectateurs à des premières minutes grandioses, Dead Reckoning ayant d'ailleurs le mérite d'avoir un début palpitant riche en tension même si cela retombait peu à peu par la suite.


C'est donc en demi-teinte que démarre ce huitième film et la suite ne va malheureusement pas arranger les choses car, en plus de souffrir du même défaut principal que son prédécesseur, à savoir des scènes qui traînent en longueur, il parvient même à en avoir de nouveaux. En effet, si la longueur de certaines scènes de Dead Reckoning pouvait se faire oublier avec des scènes d'action spectaculaires et une intrigue prenante, The Final Reckoning s'éternise pour rien. Bien sûr que la séquence du Sébastopol est impressionnante et oppressante, avec des plans réussis en termes esthétiques et un thème musical sombre et profond lors de la découverte du sous-marin mais était-ce vraiment nécessaire de consacrer 25 minutes à cette séquence ? Cette partie sous forme de huis-clos angoissant devient peu à peu ennuyante, d'autant plus que la bande annonce et l'une des affiches (non utilisée ici) spoilent allègrement une séquence majeure du film, faisant ainsi qu'il n'y a plus aucune tension, ni aucune inquiétude pour le héro et heureusement que la scène de remontée est une réussite visuelle hautement symbolique vient faire oublier ce manque de menace véritable lors de cette séquence.

Ethan Hunt (Tom Cruise) en combinaison de plongée et assis sur un sous marin au fond de l'océan dans Mission: Impossible - The Final Reckoning
Ethan Hunt (Tom Cruise) dans Mission: Impossible - The Final Reckoning © Paramount Pictures

Qui plus est, le film est beaucoup trop bavard, avec des répliques (sur)explicatives à foison et des dialogues creux ou navrants qui font que le long-métrage frôle d'ailleurs la parodie à plusieurs reprises. Cela se perçoit notamment lors d'un dialogue entre Ethan (Tom Cruise) et Grace (Hayley Atwell) dans l'une des premières scènes où l'aspect comique aurait pu fonctionner s'il n'avait pas été aussi poussif ou encore dans cette scène où Gabriel (Esai Morales), excellent antagoniste dans Dead Reckoning devenu un vulgaire méchant cliché du film d'action-aventure des années 1980 / 1990, insiste sur le fait qu'il a deux avions pour s'enfuir. Il aurait donné les clés de l'avion à Ethan immédiatement, cela serait revenu au même et nous aurait épargné un passage incohérent avec le pilote du deuxième avion qui, il faut bien l'admettre, est d'ailleurs un personnage qui ne sert à rien.


Le récit s'encombre ainsi également de personnages inutiles à l'image de cet homme de main de Gabriel ou de soldats russes qui viennent mettre des bâtons dans les roues des héros, tout comme de flashbacks peu utiles à l'image de celui montrant comment Paris (Pom Klementieff) a eu sa cicatrice pour bien faire comprendre au spectateur son nouveau rôle dans l'histoire, au cas où le spectateur n'aurait pas pu déduire cela de la fin du film précédent.


Aussi, s'il est intéressant et astucieux de relier l'intrigue de The Final Reckoning à deux autres films de la saga, plus précisément le premier et le troisième, là encore les flashbacks envers notamment l'oeuvre originelle sont lourds et, finalement, dès lors qu'on s'attarde sur ce qu'est l'histoire globale de ce dyptique composé de Dead Reckoning et The Final Reckoning, on constate que c'est plus ou moins la même histoire que Fallout, sauf que les bombes au plutonium sont remplacées par les armements nucléaires des différentes puissances mondiales et que les deux derniers films n'ont pas le dynamisme de leur prédécesseur.

Ethan Hunt (Tom Cruise) dans un avion et tenant un couteau dans Mission: Impossible - The Final Reckoning
Ethan Hunt (Tom Cruise) dans Mission: Impossible - The Final Reckoning © Paramount Pictures

De plus, si on ne boude pas notre plaisir de voir Tom Cruise effectuer des cascades toujours plus impressionnantes les unes que les autres dans les deux fameuses séquences du film dont on parle tant qui sont celles du Sébastopol et la course poursuite aérienne et qu'on ne rechigne pas devant les quelques rares bastons au corps-à-corps, il y a des choses qui sont difficilement acceptables même en y mettant toute la meilleure volonté du monde. La suspension volontaire d'incrédulité fonctionne un certain temps mais ça ne marche plus dès lors que l'on prend les spectateurs pour des imbéciles. Ainsi, voir un personnage utiliser un taser en pleine mer sur un autre personnage qui se trouve également dans l'eau est probablement l'action la plus stupide, insensée et illogique qui soit. La fin de la séquence sous-marine a aussi de quoi faire lever les yeux au ciel tant c'est trop gros et cela illustre bien cette idée qu'à vouloir trop en faire, à défier les limites jusqu'à faire d'Ethan Hunt un super-héros, le film perd en crédibilité et s'éloigne trop de sa nature pour convaincre les adeptes du genre.


Il est également dommage que le film n'assume pas une forme de violence un peu plus crue qu'on retrouve dans certains des précédents opus, à l'image notamment de la mort d'un des membres de l'équipe de Hunt dans la scène de l'ascenseur dans le premier film. En effet, l'une des premières scènes du film, qui pompe allègrement sur une scène culte du troisième volet, comporte une scène de baston qui avait de quoi nous ravir mais l'utilisation du hors-champ prive le spectateur de l'essentiel du combat, qui avait tout pour être un mix parfait d'action sanglante et d'humour au vu de certains outils présents dans cette scène, dont cette espèce de maillet à pointes. Le choix du hors-champ est d'autant moins compréhensible lorsque l'on constate que le climax comporte un plan où ça tranche littéralement dans le vif, même si cela reste relativement léger, et il aurait été appréciable que ce huitième film retrouve la noirceur du premier.


En réalité, ce n'est qu'au bout de 2h que The Final Reckoning est ce qu'on attend d'un film Mission: Impossible : un cocktail d'action, d'humour et d'émotion qui fonctionne à peu près bien, avec une course contre-la-montre quasiment en temps réel très prenante, des personnages attachants, avec une mention spéciale pour le duo Benji (Simon Pegg) et Paris qui est adorable, et qui forment véritablement une équipe, ce qui fait du bien après deux heures d'ego trip aux allures de bande démo de Tom Cruise cascadeur montrant les prouesses qu'il est capable d'accomplir. Jusqu'à cet instant, Ethan prenait toute la place, allant jusqu'à se placer en sauveur unique, tandis que, comme toujours, la réussite repose sur l'union et un travail coordonné entre les membres de l'équipe. Certes le climax n'est pas parfait, avec la résolution d'un arc narratif complètement raté pour un personnage en particulier, mais il a le mérite d'être une bouffée d'air frais qui amène un peu de positif à l'ensemble du long-métrage.

Paris (Pom Klementieff), Theo Degas (Greg Tarzan Davis), Ethan Hunt (Tom Cruise), Benji Dunn (Simon Pegg) et Grace (Hayley Atwell) dans Mission: Impossible - The Final Reckoning
Paris (Pom Klementieff), Theo Degas (Greg Tarzan Davis), Ethan Hunt (Tom Cruise), Benji Dunn (Simon Pegg) et Grace (Hayley Atwell) dans Mission: Impossible - The Final Reckoning © Paramount Pictures

Ainsi, la saga Mission: Impossible s'achève sur un huitième film qui aurait amplement pu être combiné avec le septième pour ne former qu'une oeuvre dantesque de 3h qui aurait gagné en dynamisme en supprimant les longueurs présentes dans les deux derniers opus. Enfin, nous disons "s'achève" mais il serait plus juste de dire " se met en pause" au vu du final qui peut laisser penser que la Force Mission Impossible a encore de beaux jours devant elle, quand bien même Ethan Hunt n'en ferait plus partie. Mais qu'est-ce qui pourrait y avoir de plus extraordinaire maintenant que Ethan Hunt a littéralement sauvé le monde ? Sauver l'univers ? À moins que ce huitième film n'était finalement qu'un futur présenté par l'Entité et tout cela n'était qu'un rêve, une illusion et que le futur reste encore à écrire.

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