Interdit aux moins de 18 ans dans les salles obscures, le nouveau film de Damien Leone suscite la curiosité des spectateurs mais outre sa démesure et son côté transgressif, que reste-t-il de ce troisième long-métrage d'une saga déjà culte ?
Après avoir survécu au massacre d'Halloween perpétré par Art Le Clown, Sienna et son frère tentent de reconstruire leur vie. Alors que les fêtes de fin d'année approchent, ils s'efforcent de laisser derrière eux les horreurs passées. Mais au moment où ils se croyaient enfin à l'abri, Art refait surface, bien décidé à transformer Noël en un véritable cauchemar.
S'il y a bien une chose sur laquelle Terrifier 3 met tout le monde d'accord, c'est sur son côté gore très prononcé qui en fait assurément une production horrifique qui ne laisse personne indifférent. Chaque scène de meurtre, qui lasse un peu en reprenant encore et toujours le même procédé avec une présentation plutôt concise du lieu et des personnages avant de basculer dans un bain de sang, est un pas de plus vers l'extrême.
La première séquence, qui n'est pas sans rappeler Silent Night, Deadly Night (1984), n'est qu'un aperçu des atrocités qu'Art le Clown est capable de commettre, jouant sur le hors-champ pour éviter de trop choquer le public, d'autant plus que des enfants sont au cœur de ce début de film, avec toutefois un travail sonore réussi et tout aussi terrifiant que l'acte en lui-même.
Beaucoup parleront de la scène de la douche, véritable boucherie avec des plans rapprochés qui feront détourner le regard à certains mais qui, malgré sa violence crasse, est un moment incontournable tant il s'inscrit pleinement dans la dynamique du slasher nouvelle génération dont la saga Terrifier est la figure de proue. Pourtant, Leone offre également aux spectateurs un climax des plus répugnants où Art et son acolyte Vicky se permettent quelques libertés au niveau des décorations de Noël.
Bien qu'il faut avoir l'estomac bien accroché pour supporter les deux heures de film, on retrouve également cet humour noir et décalé qui est l'une des véritables forces du film, ce qui passe notamment par le personnage d'Art. David Howard Thornton est une nouvelle fois impeccable dans le rôle, avec des passages franchement drôles avant bien évidemment que tout ne dégénère.
Cependant, on regrette l'aspect parfois trop grand guignolesque qui fait basculer le film dans une bêtise incroyable, avec des personnages secondaires complètement stupides dont deux d'entre eux font d'ores et déjà partie des personnages les plus bêtes qu'on puisse trouver dans un film d'horreur. Certes, Terrifier 3 n'est assurément pas un film à prendre au premier degré, mais il est tout de même bien dommage que Damien Leone se repose principalement sur les clowneries d'Art dans ce qui s'apparente plus à des saynètes qu'à une véritable histoire.
En effet, si le deuxième film souffrait de longueurs, il avait tout de même le mérite de développer toute une sorte de mythologie de l'univers, avec notamment Sienna (Lauren LaVera) qui devenait littéralement la super-héroïne créée par son père auteur de comics, une sorte d'ange guerrière combattant les forces du Mal. Dans ce troisième opus, Leone peine à poursuivre sur cette voie et amène une explication plutôt décevante qui ôte du charme au film.
Qui plus est, il manque des scènes pour avoir une histoire cohérente et même si on peut comprendre que Leone n'ait pas voulu choquer encore plus le public, fallait-il pour autant éviter de montrer certains actes ? Le climax aurait gagné en intensité avec la présence d'un personnage en particulier et, vu tout ce qu'il y a eu avant, on n'était plus à ça prêt même si ça aurait été d'une violence proche de l'intolérable, ce qui est déjà le cas dans la majeure partie du film.
Ainsi, en dehors du gore et de ce personnage déjà iconique qu'est Art le Clown, ce Terrifier 3 n'a rien de véritablement marquant. On en ressort dégouté, autant pour les scènes trashs que pour la déception en termes d'intrigue qui laisse un goût amer dans la bouche.
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