Après Le Match en 2020, le réalisateur et scénariste italien Francesco Carnesecchi revient avec Resvrgis, un deuxième long-métrage aux allures mystiques pas extraordinaire mais prenant.
Sara et ses amis partent chasser en montagne. Mais quelque chose de malveillant rôde au plus profond des bois reculés. La partie de chasse, qui devait être un moment de détente, va se transformer en cauchemar bien réel…
Pour aller droit au but, Resvrgis est un petit film d'horreur. Certes il n'a pas l'étoffe d'un chef-d'œuvre mais il n'en est pas moins appréciable malgré quelques défauts.
Son histoire suit une trame relativement classique, avec une séquence introductive présentant un traumatisme fondateur pour Sara, l'héroïne, qui va se retrouver confronté à son passé lors d'une chasse qui va vite tourner en chasse à l'homme avec des personnages traquées par une créature sanguinaire.
Il n'y a pas grand chose de novateur et ça suit des lignes très tracées mais l'histoire est bien rythmée, ce qui fait que le spectateur se laisser porter dans cet univers qui se révèle donc à la fois étranger et familier avec la réutilisation de motifs emblématiques du genre, dont des jumpscares placés stratégiquement mais dont l'effet n'est pas aussi fort qu'escompté étant donné qu'ils sont beaucoup trop prévisibles.
Toutefois, Francesco Carnesecchi apporte sa touche personnelle en intégrant un côté mystique, avec un masque mystérieux en forme de tête de loup et des peintures rupestres évoquant l'histoire d'une ancienne civilisation ayant fait face à une créature mystérieuse, probablement un loup-garou au vu des dessins.
C'est peut-être là la plus grande faiblesse du film, cette fameuse créature qui se veut loup-garou mais qui n'y ressemble pas avec son museau écrasé comme s'il s'était pris un mur et son hurlement semblable à celui d'un T-Rex tout droit sorti de Jurassic Park, on pourrait d'ailleurs plutôt imaginer une incarnation de Krampus.
Qui plus est, si le rendu visuel de la tête est plutôt bon avec un maquillage assez réussi, le corps est bien vu de loin mais il est vrai que sur les plans rapprochés ou les gros plans, il y a un effet bon marché un peu trop visible.
On pourrait aussi regretter les références un peu trop explicites à des piliers du genre horrifiques, notamment The Descent par rapport aux personnages féminins et au traumatisme fondateur, et Alien 3 au travers d'un plan qui est littéralement un copié-collé.
Cependant, l'esthétique de plusieurs plans, et plus particulièrement ceux avec la brume dans la forêt, ainsi que la scène finale et ce passage dans la rivière, avec une eau qui peut alors être perçue comme symbole de purification et de renaissance est tout simplement très bien réalisée.
En tentant de revisiter le mythe du loup-garou, Francesco Carnesecchi livre ainsi un long-métrage correct, relativement basique dans son histoire avec un apport mystique bienvenu mais pas inoubliable pour autant. Resvrgis n'est pas exempt de défauts, loin de là, et les puristes le trouveront sans doute nul, mais il reste satisfaisant en tant que film d'horreur pour avoir une légère frayeur.
Critique réalisée suite à la projection du film au 31ème Festival International du Film Fantastique de Gérardmer.
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