Après une incursion dans la fiction historique avec Eiffel en 2021, le réalisateur Martin Bourboulon continue de parcourir l'Histoire en s'attaquant à une œuvre majeure de la littérature française : Les Trois Mousquetaires d'Alexandre Dumas (1844). Cette nouvelle adaptation parvient-elle à tirer son épingle du jeu et, surtout, à relancer le genre du film de cape et d'épée ?
Du Louvre au Palais de Buckingham, des bas-fonds de Paris au siège de La Rochelle…
Dans un Royaume divisé par les guerres de religion et menacé d’invasion par l’Angleterre, une poignée d’hommes et de femmes vont croiser leurs épées et lier leur destin à celui de la France.
Les Trois Mousquetaires - D'Artagnan apporte un vent de fraîcheur en dépoussiérant un genre délaissé depuis plusieurs années par le cinéma français. On pourrait reprocher à Martin Bourboulon d'user de la teinte sépia à plusieurs reprises, pour bien insister sur le fait qu'il s'agit d'un film d'époque, mais, fort heureusement, cela relève du détail quand on prend le film dans son ensemble.
Dès les premières minutes, le spectateur se retrouve happé par l'histoire avec une première séquence bourrée d'action qui annonce la couleur pour la suite et qui éveille une certaine curiosité et de la fascination pour ce long-métrage qui joue habilement avec les codes du genre et qui parvient à être crédible.
En effet, en choisissant de tourner dans des décors réels et de recourir à des effets pratiques, Martin Bourboulon propose un film historique moderne qui n'abuse pas pour autant des effets visuels numériques - à l'inverse de la version de Paul W.S. Anderson qui en use à outrance. Ici, tout est fait pour que le rendu soit le plus réaliste possible et cela contribue grandement à immerger le spectateur dans l'histoire.
Bien sûr, Les Trois Mousquetaires - D'Artagnan ne serait rien sans les combats à l'épée et les cascades propres à l'action et l'aventure qui ressortent du genre du film de cape et d'épée qui sont ici parfaitement chorégraphiés. Il y a un travail de mise en scène remarquable, avec des semblants de plans-séquences tout en fluidité qui permettent de passer d'un personnage à l'autre.
En faisant ainsi, le réalisateur Martin Bourboulon ne fait pas seulement un exercice de style mais il montre également que les personnages de D'Artagnan, Athos, Porthos et Aramis se complètent et sont unis. François Civil a d'ailleurs la tête de l'emploi pour incarner le jeune Gascon et le quatuor qu'il forme avec Vincent Cassel (Athos), Romain Duris (Aramis) et Pio Marmaï (Porthos) fonctionne à merveille. Mention spéciale également à Eva Green qui est parfaite dans le rôle de Milady de Winter.
Tout comme avec un roman passionnant où l'on s'empresse de lire le texte pour passer à la page suivante, on a hâte de découvrir la prochaine scène qui s'annonce toujours plus intense que la précédente en termes d'enjeux. Les scénaristes Matthieu Delaporte et Alexandre De La Patellière ont su créer une gradation qui permet au film de tenir le spectateur en haleine tout du loin, jusqu'à son final, un cliffhanger qui sera résolu dans Les Trois Mousquetaires - Milady, deuxième partie de ce dyptique, qui sortira en décembre.
Les Trois Mousquetaires - D'Artagnan est un film qui nous fait vibrer en nous embarquant dans une aventure vieille de deux siècles qui n'a pas pris une ride. Le renouveau du "cinéma de genre" français est là.
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