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Les Rascals [CRITIQUE]

Dernière mise à jour : 22 janv. 2023

Premier long-métrage de Jimmy Laporal-Trésor, Les Rascals est une plongée au cœur de la France des années 1980 qui sort de l'ordinaire et qui n'est pas comme les autres films traitant des jeunes de banlieue.





Les Rascals, une bande de jeunes de banlieue, profite de la vie insouciante des années 80. Chez un disquaire, l’un d’eux reconnait un skin qui l’avait agressé et décide de se faire justice lui-même. Témoin de la scène, la jeune sœur du skin se rapproche d’un étudiant extrémiste qui lui promet de se venger des Rascals. Alors que l’extrême droite gagne du terrain dans tout le pays, la bande d’amis est prise dans un engrenage. C’est la fin de l’innocence…





Les Rascals est un film frappant. Non pas tant parce qu'on y trouve des scènes d'affrontements sanglantes mais plutôt par sa justesse et par la manière dont le réalisateur Jimmy Laporal-Trésor montre une réalité sans filtre en proposant une approche originale où les genres s'entremêlent.

La séquence introductive témoigne de l'ambivalence du film, avec des touches d'humour qui se retrouvent balayées par une violence et une brutalité froide, cruelle. Le point de vue subjectif adopté emprisonne le spectateur et l'oblige à subir ce qu'il se passe, à devenir lui-même une victime.

On se retrouve d'ailleurs face à des sentiments variés, parfois contradictoires devant certaines scènes. Alors qu'on pourrait s'attendre à une fiction reposant sur un manichéisme pur et simple - des gentils jeunes de banlieue contre des méchants skinheads - Les Rascals adopte une vision nuancée. Tout n'est pas noir ou blanc, mais tout en nuances de gris, ce qui se retrouve dans le traitement des personnages qui n'ont pas peur de recourir à une violence nécessaire dans le cas du groupe des Rascals.

Ainsi, la présentation de deux points de vue, de deux cultures différentes et de leurs codes respectifs déstabilise le spectateur mais s'avère nécessaire pour bien faire comprendre la situation et donner au film un aspect réaliste à la fois saisissant et repoussant. Ceci est d'autant plus vrai avec le personnage de Frédérique, la sœur du skin tabassé par les Rascals, car elle a un rôle majeur dans l'histoire et fait preuve d'une violence qu'on voit rarement chez des personnages féminins.

Outre sa violence, Les Rascals se démarque aussi par son aspect branché et très années 1980 - ce qui est normal vu que l'action se déroule à cette époque. C'est la décennie de tous les possibles et les appartenances s'affichent clairement, ce qui a mené à des affrontements comme on en voit dans le film.

Les personnages, ou plutôt les groupes de personnages, ont chacun un style bien défini, avec un langage et un genre musical spécifique. La fameuse veste bleue et jaune des Rascals tranche avec le noir des blousons des skins tout comme le hip-hop et le blues s'oppose à la musique punk hardcore.

Servi par un excellent casting, Les Rascals est un film unique en son genre en étant à la fois un drame, un thriller, un film de bande et un film social. Une œuvre percutante, brutale mais nécessaire.

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