Si vous n'avez pas eu votre dose de confinement, La Tour vous propose de passer une heure et demi infernale en compagnie des habitants d'une tour dans une cité coupée du monde où rien ne va plus. Mais quand on dit que rien ne va, on parle aussi du film en lui-même.
Au cœur d’une cité, les habitants d’une tour se réveillent un matin et découvrent que leur immeuble est enveloppé d’un brouillard opaque, obstruant portes et fenêtres – une étrange matière noire qui dévore tout ce qui tente de la traverser. Pris au piège, les résidents tentent de s’organiser, mais pour assurer leur survie, ils succombent peu à peu à leurs instincts les plus primitifs, jusqu’à sombrer dans l’horreur…
Avec un résumé comme celui-ci, il y avait de quoi avoir de l'attente de l'intérêt, pour voir justement jusqu'où irait le film. Ce que l'on peut dire, c'est qu'il va loin... dans le temps. Sans en dévoiler trop sur l'intrigue, le traitement temporel de l'histoire est d'un ridicule en plus d'empêcher un développement correct, ce qui vaut d'ailleurs pour la quasi-totalité des scènes.
En effet, les coupes sont abruptes. On passe ainsi d'une scène à l'autre sans réelle transition ce qui donne parfois des situations surréalistes, d'autant plus qu'elles ne débouchent sur rien de concret, en tout cas rien qui ne soit montré au spectateur.
C'est pareil avec les personnages même si le réalisateur Guillaume Nicloux tente de faire d'Assitan l'héroïne en lui accordant un petit plus de temps à l'écran que les autres, et encore cela n'est pas flagrant.
Cela fait qu'on n'arrive pas à s'attacher aux personnages car ça ne fait que d'aller d'un groupe à l'autre dans une histoire où tout est emmêlé avec des scènes qui semblent avoir été tournées et montées sans qu'il y ait réellement une idée précise du montage en amont.
Le film aurait sans doute gagné par moment à être dans du "show, don't tell", c'est-à-dire qu'il y ait des passages où au lieu d'avoir les personnages qui parlent de ce qui est fait, il faudrait que ce soit montré. Il n'était pas nécessaire de montrer tous les actes évoqués, beaucoup sont très crus, mais, finalement, à part le début où il y a un côté gore affirmé, on a affaire à un film plus en retenu par la suite malgré un ou deux coups d'éclat.
Cumulant absurdité sur absurdité, La Tour finit par lasser et laisse le spectateur avec beaucoup trop de questions pour pouvoir être ne serait-ce qu'un film convenable, avec une histoire logique et quelques personnages bien développés, à défaut d'être un bon film.
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