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Photo du rédacteurLa Cinéphile

Apaches [CRITIQUE]

Deuxième long-métrage de Romain Quirot, Apaches est un film unique en son genre qui vient donner un coup de fouet au cinéma français en embarquant le spectateur dans une sanglante quête vengeresse.





1900. De Montmartre à Belleville, Paris est aux mains de gangs ultra violents qui font régner la terreur sur la capitale : les Apaches. Prête à tout pour venger la mort de son frère, une jeune femme intègre un gang. Mais plus elle se rapproche de l’homme qu’elle veut éliminer, plus elle est fascinée par ce dernier.








Retour vers le passé pour Romain Quirot ! Après Le dernier voyage, film de science-fiction futuriste sorti en 2021 dont la critique est disponible ici, le réalisateur nous plonge cette fois-ci dans le Paris du début du XXème siècle. Il affirme d'ailleurs ce caractère historique en ayant recours à d'images d'archives qui permettent d'ancrer l'histoire dans la réalité et c'est là une des forces du film.


Avec un effet d'authenticité qui transparaît dans le choix de mettre en scène Les Loups de la Butte, un gang ayant réellement existé, le spectateur pourrait presque avoir tendance à penser que certaines scènes sont biographiques, d'autant plus lorsque Romain Quirot s'amuse à reprendre le format des premiers films le temps de quelques plans ainsi que pour une scène mémorable se déroulant lors de l'exposition universelle de 1900.


Cette scène contient d'ailleurs tout ce qui fait la saveur d'Apaches : une violence froide et cruelle mêlée à un ton décalé et humoristique qui rend l'ensemble fascinant. Le film est sans pitié, autant pour les différents personnages que pour les spectateurs qui se retrouvent face à des scènes brutales et extrêmement sérieuses.


Cependant, les pointes d'humour, qu'il s'agisse du comique de mots ou de gestes notamment, sont judicieusement placées pour apporter une certaine légèreté au sein d'une histoire qui est avant tout un drame. Quelques touches de surnaturel sous formes oniriques complètent ce cocktail multigenres qui font d'Apaches un film inclassable car c'est véritablement un film pluriel.


L'autre atout du film, ce sont les personnages et le casting. Cela passe, d'une part, par Billie et Berthe, interprétées respectivement par les excellents Alice Isaaz et Emilie Gavois-Kahn, qui sont des personnages féminins forts et qui ont du caractère et ça fait du bien de voir des femmes d'action et, d'autre part, par les autres membres du gang.


En effet, Niels Schneider incarne un leader intrigant, Rod Paradot apporte une touche de sensibilité tandis qu'Artus contribue à donner une pointe d'humour sans pour autant ne jamais être sérieux - il fait d'ailleurs partie de l'une des scènes les plus émouvantes du film.


Ces multiples visages constitue un ensemble paradoxalement hétérogène et homogène à la fois, tout comme les différents genres qui se côtoient dans le film. On pourrait craindre une trop grande diversité et une volonté de tout mettre dans une seule œuvre. Cependant, Romain Quirot parvient à créer un tout cohérent, où chaque élément est à sa place et les acteurs se complètent les uns les autres.


Fort d'une réalisation remarquable et de l'utilisation d'une palette chromatique qui apporte à chaque scène une certaine particularité, Apaches est un long-métrage qui sort de l'ordinaire et qui ne laisse pas indifférent.


Avec Le Dernier Voyage, Romain Quirot prenait la route d'un renouveau du cinéma français mettant à l'honneur des genres encore trop peu présents dans la production hexagonale et Apaches confirme que l'avenir de la création cinématographique française se trouve dans des œuvres originales et sortant des sentiers battus.

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